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Une stratégie syndicale

pour remporter les batailles

 

Notre classe sociale est confrontée à une des attaques les plus frontales et les plus profondes jamais connues. 


Car c’est la nature du contrat de travail qui est ciblée par la bourgeoisie (rupture facilitée, modification arbitraire des horaires, blocage des salaires…) mais aussi le contre-pouvoir syndical dans l’entreprise (débordement du syndicat majoritaire, destruction des conventions collectives,…).

Elle cible aussi la jeunesse, en imposant des conditions de travail inadmissibles aux apprentis afin de les domestiquer dès leur première expérience salariale.
Elle est complétée par une remise en cause des droits des chômeurs (le montant et la durée de leurs allocations) afin de leur imposer, à eux aussi, ces nouvelles conditions d’embauche.

Tirons le bilan des nos échecs précédents


Les dernières grandes mobilisations interprofessionnelles en France ont été caractérisées par des résistances isolées et partielles. La lutte contre le CPE a été menée par des grèves dans les universités et les lycées, sans réelles actions collectives dans les entreprises. Les jeunes se sont battus mais sans liens durables avec les salariés. Les mobilisations sur les retraites (2003 et 2010) se sont limitées à des grèves dans les services publics et à des manifestations.

Aujourd’hui, pour vaincre, il est donc indispensable de fédérer tous les secteurs de notre classe sociale, directement ou indirectement : les chômeurs, les jeunes scolarisés et les apprentis, les salariés des entreprises privées mais aussi ceux des services publics.
Les pétitions sur internet, les manifestations et les blocages sont des tactiques secondaires, permettant uniquement de faire converger les travailleurs mobilisés et de populariser leur action. Mais pour faire reculer la bourgeoisie, il faut frapper son cœur , c’est-à-dire ses profits. C’est donc la grève qui est l’élément central qui déterminera notre victoire ou notre échec. 


Mais la grève permet surtout de créer une unification des travailleurs dans les entreprises et dans les professions. Les délégués, les militants et les jeunes mobilisés ne peuvent agir à la place de la grande masse des salariés. Ils doivent, au contraire, organiser le maximum de travailleurs dans l’action collective, les faire débrayer ensemble sur de mêmes revendications : c’est-à-dire être grévistes !

 

 

 

 

 

La Confédération doit unifier et structurer le mouvement


C’est pourquoi les syndicats doivent lancer des mots d’ordre de grève pour faire converger le mécontentement vers des actions unifiées. Le 9 mars était une date trop rapide pour ancrer la grève dans les entreprises. Ce sera donc avant tout une initiative pour populariser la perspective de la grève interprofessionnelle.

La date du 31 mars, à l’appel de 7 organisations syndicales de salariés et de lycéens-étudiants, est trop tardive pour les secteurs déjà mobilisés et pour ne pas laisser les médias diffuser leur propagande patronale. La grève du 22 mars dans la fonction publique n’a plus aucun sens et doit donc se transformer en une journée de grève pour toute notre classe.


Les syndicats doivent donc mandater leur confédération pour confédérer l’action des salariés et ne pas la laisser fractionnée : les chômeurs d’un côté, des manifestations lycéennes et étudiantes d’un autre côté, les fonctionnaires dans leur coin, des grèves d’entreprises isolées sur chaque site…

Les salariés, chômeurs et jeunes doivent se re-confédérer 


Aucune avancée sociale importante n’a été obtenue sans l’action d’une confédération syndicale. Lorsque les syndicalistes révolutionnaires ont créé la CGT en 1895 c’était pour mettre un terme aux luttes isolées et aux échecs répétés.
Depuis les années 1980, la bourgeoisie de gauche a diffusé sa culture individualiste dans le mouvement ouvrier et dans la jeunesse. Cette culture a provoqué une multitude de divisions dans nos rangs, la multiplication des organisations syndicales, une profusion de collectifs et d’associations rivales, mais aussi la difficulté à débattre dans une organisation unifiée. L’absence de débat fraternel a engendré l’appauvrissement des réflexions stratégiques et la perte d’expérience.


Or la CGT avait, au contraire, pour vocation de créer une dynamique sociale, c’est-à-dire à unifier tous les travailleurs dans une même organisation démocratique, fraternelle et riche en débats internes. C’est cette dynamique qui a permis la création des Bourses du Travail, de la Sécurité Sociale, des Conventions Collectives,…
Or nos mobilisations sont devenues de simples convergences ponctuelles d’individus dont la forme la plus caricaturale est la pétition sur internet ou la manifestation protestataire et défouloir, limitée à des militants « professionnels » organisés en réseaux (selon le modèle de la bourgeoisie).

Se confédérer dans la durée, pour la lutte permanente


A sa création, la CGT était structurée pour intégrer tous les secteurs de notre classe. Les chômeurs étaient adhérents à des syndicats professionnels qui géraient les Bourses du Travail (destinées à lutter pour l’accès à l’emploi). 
Les jeunes étaient organisés dans des comités, les Jeunesses Syndicalistes, dans chaque syndicat, dans chaque Bourse du Travail et Union Départementale, pour défendre leurs revendications propres (le contenu de l’enseignement et de l’apprentissage, la sociabilité et la culture, la lutte contre l’armée et la guerre…). 


Les syndicats professionnels (et non pas d’entreprise) permettaient aux travailleurs de l’artisanat et des petites entreprises d’être, aux aussi, organisés et actifs dans les luttes. 
Quand les syndicats de la CGT appelaient à une lutte confédérée ce sont donc tous les secteurs du salariat qui y participaient.

C’est cette dynamique de victoire qu’il faut donc reprendre. C’est pourquoi tous les travailleurs (en activité, privés d’emplois, les jeunes en formation) doivent se syndiquer, sans attendre, pour intervenir organisés dans la lutte actuelle.
Mais aussi parce que c’est ce qui fait peur aux patrons. La loi Contre le Travail veut fragiliser l’action syndicale dans l’entreprise. Alors il faut contre-attaquer pour implanter le syndicalisme dans chaque entreprise,même la plus petite, même sans présence de délégué du personnel. Il faut l’implanter dans chaque CFA, dans chaque lycée, dans chaque université.


Les sections syndicales doivent adhérer à des syndicats professionnels et confédérés. Car nous devons nous organiser dans la durée. Une grève ce n’est pas un match de foot ou un concert de rock ! Ce n’est qu’une action ponctuelle dans une lutte permanente et durable, dans un cadre interprofessionnel.

De la contre-offensive à la transformation sociale


La Confédération permet donc d’inscrire dans la durée le combat de classe mais aussi de construire une contre-société prolétarienne, face à la société bourgeoise. L’objectif est donc, chaque jour, d’intégrer de nouveaux travailleurs pour nous renforcer et construire notre sociabilité autonome et fraternelle. 
Il faut libérer le Travail de la domination capitaliste. On peut commencer à le faire en agissant chaque jour dans et hors de l’entreprise. Non pas en se repliant dans un cadre individualiste, en réseaux ou par affinités, mais en s‘ouvrant à tous les autres travailleurs, en redevant des êtres sociaux.

C’est ainsi que nous disposerons de l’outil pour renverser la société capitaliste mais aussi pour la remplacer par le Socialisme. C’est-à-dire la gestion du Travail, de la vie sociale, par les travailleurs organisés en une Confédération syndicale unitaire et démocratique.

Syndiquons nous dans une confédération pour gagner cette bataille et pour préparer la Révolution sociale !

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