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Contribution des CSR à la Conférence sur les Unions Locales de 2007

Le 48ème congrès de la CGT a décidé de l’organisation du Conférence confédérale sur les UL. Cette conférence devrait se tenir les 13 et 14 novembre.

Cette décision du 48ème congrès est une avancée très importante car, depuis de nombreuses années, les structures interprofessionnelles ont été délaissées dans la CGT. Cil s’agit donc d’un premier pas important et il est rassurant que notre congrès ait pris conscience du danger de la dérive corporatiste qui guette la CGT.

Partons du vécu concret des UL

Les modalités d’organisation de cette conférence posent cependant quelques problèmes. On ne comprend pas très bien pourquoi les délégations devraient s’organiser à partir des régions. Les Comités Régionaux de la CGT ont pour vocation à coordonner les Unions Départementales. Il n’y a donc aucun lien direct entre les UL et les Comités Régionaux. Ces derniers ne constituent pas la structure la plus compétente pour organiser les débats et structurer les délégations. Les débats devraient logiquement se tenir dans les UL et se fédérer dans les UD, selon le fonctionnement statutaire de la CGT.

De la même façon, il apparaît étonnant qu’un grand nombre de délégations soient réservées à des syndicats locaux ou à des représentants de fédérations. L’argument avancé est encore plus accadabrantesque. Cette conférence serait l’occasion pour ces délégués de découvrir la réalité des UL. Mais, normalement, dans l’application des statuts historiques de la CGT, ces militants de syndicats locaux et ces délégués fédéraux doivent être membres d’une UL. Il serait donc plus intéressant et surtout financièrement plus économique de demander à ces délégations d’aller faire un tour dans leur UL, prêt de chez eux. Ils pourraient ainsi rencontrer leur UL qui sont supposées les unir aux autres travailleurs de leur bassin d’emploi selon la stratégie syndicaliste « générale » de la Confédération Générale du Travail !

La formation « Premier niveau » de la CGT, dispensée normalement dans les UL, a aussi pour fonction d’apprendre aux nouveaux militants ce qu’est une UL. Il n’y a donc pas besoin d’une réunion à Montreuil pour réapprendre le « b-a-ba » du syndicalisme de classe à un représentant fédéral !

Nous avons donc peur que cette réunion tourne à la cacophonie et que les militants ne se comprennent pas puisqu’ils ne vivent pas la même réalité, selon qu’ils militent ou non dans une UL. Une conférence de 350 participants n’est pas le meilleur moyen de favoriser un échange qui nécessite de véritables débats de terrain, partant de questions très concrètes. Le document préparatoire, publié par Le Peuple, n’est pas adapté à ce que vivent les militants dans les UL. Il aurait été préférable de commencer par le commencement, en faisant un état des lieux des UL dans une conférence des UL comme la CGT en tenait lors de ses premiers congrès.

 

Ce sont ses premiers congrès qui ont permis à la CGT de s’implanter et de se structurer localement sur des bases solides pour ensuite fédérer ces bases solides. C’est ce qui a permis à la CGT de résister lors de périodes difficiles, semblables à celle que nous connaissons actuellement. Après 1902 (date d’adhésion des Bourses du Travail à la CGT), chaque congrès confédéral était suivi d’un congrès de la Fédération des Bourses du Travail dans lequel étaient abordées les activités interprofessionnelles de terrain. Ces congrès ont ensuite été remplacés par les conférences confédérales des UL. Ce n’est que dans la période « récente », faite de replis corporatistes, que ces conférences ont été abandonnées.

Répondons aux besoins urgents des UL

Le document préparatoire reprend un certain nombre de principes (statutaires ou issus de décisions de congrès). Mais la seule proposition véritablement concrète est centrée sur la création de nouveaux types de syndicats. Il est un peu prématuré de mener des débats sur les « syndicats de site » et les « syndicats multipro » alors que la grande masse des militants de la CGT ne sont pas encore intégrés à la vie de leur UL. Multiplier les types de structures n’a pas vraiment de sens alors que les forces manquent aux UL pour agir démocratiquement et efficacement.

 

On peut ainsi s’interroger sur la pertinence de créer un syndicat multipro alors qu’il n’y a pas assez de forces pour animer l’UL de la zone. Le syndicat s’appellera peut être « multipro » mais la réalité sera évidemment toute autre avec la concentration de l’activité militante sur un permanent ou sur l’équipe de la grosse boite du coin. Pour les autres adhérents et syndicats, la réalité sera plus que jamais un repli sur l’entreprise avec toutes les dérives connues (corporatisme, répression anti-syndicale, peur et finalement corruption de militants par le patron, bureaucratisation du syndicat, …).

Le document préparatoire n’évoque aucunement, en termes concrets, les vrais besoins des UL : la formation, la coordination entre les syndicats, la propagande, l’accueil juridique, la répression anti-syndicale, la sociabilité locale (fêtes, entre-aide, …). De la même façon, le besoin urgent de financement n’est pas posé, non pas en termes comptables mais en termes profondément stratégiques. La majorité des syndicats CGT ont constaté que la réforme des cotisations avait été menée dans la précipitation, sans passer par la réflexion préalable : Quelle est l’utilité de chaque structure ? Les UL ont donc été le plus souvent victimes de coupes financières dramatiques. Les syndicats n’ont pas pris conscience du fait qu’en fragilisant les UL, ils fragilisaient les bases d’appui de la CGT. La baisse de financement des UL a été décidée sans débat stratégique. Il faut aujourd’hui rapidement redresser le cap et comprendre l’enjeu.

Nous savons pourtant tous que seules les UL sont en capacité d’assurer une formation syndicale aux nouvelles équipes militantes. Les congrès de la CGT ont voté la réorientation de notre confédération vers les PME et plus particulièrement le salariat précaire, jeune, féminin et immigré. Mais ces décisions de congrès sont inapplicables si un véritable élan n’est pas donné à la formation de ce prolétariat non-syndiqué. Le droit à la formation syndicale est purement théorique sans la prise en charge financière de la formation par les UL ( indemnisation du salaire pour les « stagiaires » pendant les jours de formation). Le renforcement financier des UL est la seule façon de permettre une réimplantation de la CGT en formant des militants qui viendront ensuite revivifier les UD, fédérations et autres structures interprofessionnelles.

Collectivisons les expériences

Afin d’enrichir le débat, le CSR se propose donc de mettre à la disposition des militants des UL son expérience historique et actuelle. Nous avons réalisé une brochure de formation qui permet de collectiviser l’expérience menée dans plusieurs dizaines d’Unions Locales. Nous vous faisons donc parvenir cette brochure en espérant qu’elle sera utile aux militants.


Ce document peut être reproduit partiellement ou en totalité afin d’animer les débats préparatoires à la conférence. Il n’est pas la propriété d’un courant syndical mais doit au contraire servir de support à tous ceux qui n’ont pas oublié que le syndicalisme de classe repose sur deux bases : le syndicat d’industrie et l’Union Locale.

N’hésitez également pas à nous faire parvenir vos remarques et vos expériences que nous publierons sur notre site afin d’en faire profiter un maximum de militants et de syndicats.

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